samedi 3 novembre 2018

La saveur des ramen (2018) réalisé par Eric Khoo



La saveur des Ramens (2018) est un film réalisé par Eric Khoo, singapourien, avec des acteurs de Singapour et du Japon.


Synopsis : Masato, jeune chef de Ramen au Japon, a toujours rêvé de partir à Singapour pour retrouver le goût des plats que lui cuisinait sa mère quand il était enfant. Alors qu’il entreprend le voyage culinaire d’une vie, il découvre des secrets familiaux profondément enfouis. Trouvera-t-il la recette pour réconcilier les souvenirs du passé ?

Sur le papier, ce film avait tout pour me plaire car l'histoire qu'il dessine est aux confluences de ces choses de la vie qui ont une importance pour moi :  les échanges culturels, la cuisine comme un vecteur de culture, de transmission de valeurs et d'histoires familiales... Tout en évoquant une cuisine et un "sens de la table" du Sud-Est asiatique que j'apprécie particulièrement.

Toutefois, le film m'a un peu déçu au visionnage, sans que cela soit trop désagréable :

Du point de vue cinématographique j'ai trouvé la saveur des ramens un peu naïf et maladroit dans sa réalisation et direction des acteurs.

Concernant les japonais (lesquels me sont bien plus familiers que pour le reste de la distribution), ils sont en général d'excellents acteurs capables de transmettre les émotions adéquates pour le spectateur avec une bonne mise en scène.

Parfois certaines scènes même en émotions, sonnaient justes et d'autres pas. Certains dialogues m'évoquaient un film touristique publicitaire scénarisé avec des acteurs, comme la rencontre avec le guide du personnage principal.

L'aspect documentaire gastronomique était ainsi très présent, mettant effectivement en valeur les plats, la nourriture. Mais la caméra semblait passer ensuite aux scènes de l'histoire sans transitions, de façon assez perturbante, avec parfois trop de gros plans un peu étranges sur les visages des personnages, donnant l'impression que tout était filmé de la même façon.

L'histoire était aussi marquée par l'alternance de scènes du passé et du présent. Ces premières m'ont aussi perturbé et éloigné de l'histoire comme l'utilisation de décors extérieurs avec une simple surexposition, pour montrer le passé, par rapport aux mêmes scènes du temps présent. 

Quant aux scènes intérieures du temps passé, elles me semblaient trop artificielles (comme une reconstitution trop propre d'une époque). Difficile à expliquer.

Cependant, sur le papier, il y a un excellent scénario qui lie saveurs, culture, culture gastronomique et histoire familiale et passé historique de Singapour, que je ne connais point. Et, ne boudons pas notre plaisir en se remémorant quelques belles scènes qui subsistent.

Avec un tel sujet, hou hsiao hsien en aurait sans doute fait un film magnifique.

Je laisserais pourtant  la conclusion à deux mémés derrière moi dans le cinéma "c'est beau mais un peu cul-cul quand même" 😅

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