J'ai mis beaucoup de temps à rédiger une chronique pour cette oeuvre, mais le début du visionnage de log horizon, un anime qui débute sur le même thème - l'emprisonnement dans un univers de réalité virtuel -, m'a poussé à faire le point rapidement sur ce thème.
A noter également Grimgar, magnifique animé avec le même point de départ.
Sword Art Online (ou SAO) est une série de Light Novels écrite par Reki Kawahara depuis 2009 et ensuite adaptée en mangas et animés. C'est le versant animé dont je parlerais ici.
SAO se déroule dans notre monde, mais dans un futur proche où la réalité virtuelle est bien plus avancée et permet une immersion totale dans un monde artificiel, notamment grâce au NerveGear, un casque de réalité virtuelle qui intercepte toutes les sensations du cerveau.
Kirito, le personnage principal de la série, bêta testeur d'un jeu se déroulant dans l'Aincrad un monde virtuel d'heroic fantasy, se branche lors de la livraison de la version finale du jeu, pour découvrir avec tous les joueurs et par la bouche même du créateur du jeu que toute mort virtuelle sera effective (le casque de réalité virtuelle enverra un rayon micro ondes qui grillera le cerveau) et qu'il n'existe plus de bouton exit. Le seul moyen de s'en sortir est de gravir un à un les 99 niveaux du jeu. Le succès d'un seul joueur permettra la fin du jeu.
Le jeu devient alors une expérience sociale terrible où tout acte n'est plus sans conséquence et fait porter responsabilité et culpabilité sur leur auteur, et les motivations de Kayaba*, génial créateur du jeu, laissent songeur.
Malgré un fan service un peu trop présent ("gros plans" sur les formes des jeunes filles, etc...) et une romance, des éléments qui pourront rebuter ou fatiguer une partie des spectateurs, la série cache un univers de qualité dont il serait dommage de passer à côté.
En effet, bien loin d'une moralisation "sortez du jeu pour vivre de vraies expériences sociales", cette oeuvre prend le jeu vidéo (en réalité virtuelle avancée) comme ce qu'il est : un nouveau média de socialisation, symbolisant l'hyper-connectivité d'une société moderne avec ses qualités et ses défauts. SAO permet d'évoquer assez finement des thèmes variés tel que l'émergence d'IA dans les programmes (comme yuichan), la copie de personnalités numériques (le film SAO), l'utilisation du jeu comme valorisation de son égo (personnalité numérique vs IRL), l'ijime, le poids de la culpabilité d'événements dramatiques, etc..
Les plus gros défauts seront sans doute les problèmes de rythme : nous sentons parfois (et cet aspect est très prégnant dans le premier arc) des ellipses assez importantes dans l'histoire, alors que l'oeuvre aurait gagné à avancer progressivement. Je me demande ce qu'il en est il des lights novels d'origine (mais il semble que c'est également un format "contraint").
S1 : La première saison couvre 2 arcs : Airncraft (l'arc le plus fascinant au niveau du world building, selon moi, mais qui n'a sans doute pas assez été exploité, notamment ce fascinant personnage de Kayaba) ; Fairy dance (un arc faisant le lien entre le monde réel et virtuel, développant des personnages dont la famille de Kirito et d'Asuna)
SAO extra edition : épisode intercalaire entre la S1 et S2, composée d'une compilation mémorielle des meilleurs moments (donc d'un intérêt limité), mais qui ajoute quelques détails complémentaires pour comprendre l'histoire (les motivations de Kayaba, par exemple) et permet l'apparition de l'inspecteur chargé des crimes virtuels.
A noter l'une des pires scènes de fan boyisme de la série, avec les filles en piscine pendant que Kirito se fait "cuisiner" par l'inspecteur (vous êtes prévenus... Inversement j'ai ri comme un malade).
Cette extra edtion rajoute une petite aventure virtuelle bien sympathique...
S2 : arcs phantom bullet (sorte de battle royale), calibur et rosario. Chaque arc possède son intérêt, notamment dans le fait que les joueurs apportent leurs fêlures dans le jeu.
Film d'animation : SAO the ordinal Scale : Il s'agit d'une histoire créée pour l'occasion qui s'inspire de la réalité augmentée à la pockemon GO sur smartphones. Plutôt bien senti, dynamique, ce film d'animation au cinéma sera sans doute surtout réservé aux fans.
A noter une saison III en production et une série live Netflix en projet.
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