Emmené par un mouvement de foule composé d'amis , je me suis trouvé à regarder le jour de la sortie en salle, Nicky Larson, le parfum de cupidon.
L'existence
de ce film, largement reportée par les médias et vlogs en tout genre a
reçu un accueil particulier du public, d'abord dubitatif face au projet
d'adaptation française d'une oeuvre japonaise (situation assez rare :-
Faut-il remonter à Crying Freeman pour cela ?), il est vrai déjà échaudé
par certaines adaptations traumatisantes : de Dragon Ball évolution à
Ken le survivant, en passant justement par un Nicky Larson emmené par
Jacky Chan...
La
vision du trailer laissa ensuite craindre le pire pour cette
adaptation, finalement encensée par de nombreux spectateurs et
youtubeurs à l'issue de la séance.
Alors
si la majorité de mes filous de tortionnaires ont apprécié le voyage,
je dois avouer m'être ennuyé comme un rat mort (et je sens sur moi le
#rage aux lèvres des sourires amusés des potos face à ma déconfiture) et
vais tenter d'expliquer pourquoi après être passé aux quelques qualités
et sans doute contraintes du réalisateur.
*****
Concernant
les points positifs, on ne peut que concéder à Philippe Lacheau un vrai
respect et amour à l'oeuvre animée en version française (avec ses
scènes censurées) qu'il a connu à la télévision pendant sa jeunesse,
accumulant des capsules visuelles méticuleuses et nostalgiques : les
habits des deux héros, leurs accessoires (357 magnum et massue),
l'immeuble des détectives, la Audi rouge, l'apparence de Falcon/Mamouth
(en VF), etc...
Nous
pouvons également noter la présence de quelques scènes réussies comme
celle avec le Frère de Kaori/Laura, la surveillance avec un fusil à
lunettes...
Ou l'alchimie particulière des interactions entre Nicky/Ryo et Laura/Kaori, portée à l'écran avec un certain talent...
Et
enfin il y aura quelques jolies étincelles avec la sonorisation
(parfois trop brève) de 2 morceaux originaux (Foot Steps et Get Wild en
fin de film).
*****
La réalisation du film ne s'est toutefois sans doute pas faite sans contraintes je crois :
-
Premièrement le réalisateur se trouverait être l'un des auteurs les
plus "bankables" de ces dernières années en comédie, poussant sans doute
les producteurs à conditionner leurs financements à la réalisation d'un
film comique comportant l'adn de Philippe Lacheau pour éviter le plus
de risques (donc avec sa présence ? Ou son égo et rêve de gosse l'a-t-il
poussé à jouer le rôle principal ?).
-
Ensuite l'époque ne semble pas se prêter à montrer un héros apparemment
obsédé, (même s'il s'agit d'un ressort comique et d'une façade) ce qui a
peut-être poussé à [spoiler] concevoir un scénario original incluant un
renversement total de la psyché du personnage principal (histoire
validée par l'auteur Tsukasa Hojo).
*****
Nicky
Larson est un film que j'aurais aimé apprécier, mais qui - malgré des
qualités indéniables - n'a jamais réussi à m'immerger dans son oeuvre.
Ainsi, à chaque fois que je m'accrochais à un élément positif,
survenaient des détails m'éloignant du film. Je vais tenter de
développer pourquoi.
D'abord
la physionomie des deux personnages principaux, qui me semblait ne pas
s'accorder avec l'oeuvre originale. Concernant Lacheau, j'ai eu un vrai
problème à pouvoir adhérer à son visage et ses mimiques - sans doute
parfaites pour un film comique-, et à son jeu totalement tourné vers le
comique, alors que Nicky Larson/Ryo Saeba est à mon sens un personnage
profondément duel qu'il aurait fallut pouvoir jouer comme tel :
-
l'obsession pour les femmes du héros sert tout autant de ressort
comique scénaristique en contrepoint de la gravité des scénarios noirs
du manga et de l'anime, que de paravent pour protéger Laura/Kaori, et
plus généralement son entourage féminin, de ses propres ennemis : en
montrant une certaine légèreté envers les femmes, il les protège de
tentations de les utiliser pour l'atteindre lui.
- Un autre visage se révèle ainsi en alternance : celui du héros de grande gravité, bad-ass au possible quand c'est nécessaire, et toujours prêt à agir pour sauver ceux qui lui importe. Il abandonne alors le premier masque de la comédie (et de son obsession) lors des moments de grande noblesse ou d'actions importants...
- Un autre visage se révèle ainsi en alternance : celui du héros de grande gravité, bad-ass au possible quand c'est nécessaire, et toujours prêt à agir pour sauver ceux qui lui importe. Il abandonne alors le premier masque de la comédie (et de son obsession) lors des moments de grande noblesse ou d'actions importants...
Ensuite
en "premier film" live, utiliser un scénario qui renverse l'inclinaison
profonde du personnage (en raison du [spoiler] parfum de cupidon) me
paraît contribuer encore plus à dénaturer la tension interne au
personnage principal et sa relation avec Laura/Kaori. En second film
j'aurais trouvé cette idée intéressante, mais dans cette configuration
de première apparition à l'écran d'un Nicky Larson français, j'ai
décroché...
En
matière d'ambiance j'ai également regretté qu'il n'y ait pas plus de
paysages urbains de nuit (quitte à déplacer la scène à Montréal, voir la
Défense etc..).
Quand
au rythme de l'histoire, à son déroulé, ou à la présence de certains
personnages, on ressent bien des mécaniques d'humour des films comiques
français récents je suppose, mais tout cela a contribué à m'éloigner
encore plus de cette adaptation. Pour moi cette alchimie entre une
comédie de Lacheau et l'oeuvre de Nicky Larson ne prenait pas
Ainsi
de la présence de deux personnages (acteurs de la "bande à fifi" ?),
dont l'un m'évoquait un échappé de la bande du splendide, qui ne
cadraient vraiment pas avec cet univers. Ou de blagues jurant un peu
avec l'univers comme "le bonhomme Cetelem". Nous pourrions parler de
diverses musiques comme celle de Lara Fabian qui ne rythmaient pas trop
avec l'ambiance attendue.
Je
mentionnerais aussi les nombreux clins d’œils de Philippe Lacheau,
débordant jusqu'à l’écœurement en blagues potaches sur les dessins
animés d'une époques, celle du club Dorothée (Jane et Serge/ Attakku Yû
!, Juliette je t'aime/Maison ikkoku, les chevaliers du Zodiaque/Saint
Seiya...), l'auteur poussant l'intention à faire apparaître l'ancienne
présentatrice en caméo (mais pourquoi pas pour son personnage).
Toute cette accumulation de "vannes" anéantira en moi une empathie envers les bonnes intentions de l'hommage.
Je pourrais aussi évoquer certains effets de caméra assez désagréables (tel que la vue subjective dans la scène de la casse), la présence de Paméla Anderson ultra botoxée, etc...
Mais je conclurais sur ceci : un film qui pourra plaire aux amateurs des comédies du réalisateur et/ou d'un Nicky Larson quant à la forme.
A noter : Un avis intéressant chez Capitaine Popcorn (ICI).
Toute cette accumulation de "vannes" anéantira en moi une empathie envers les bonnes intentions de l'hommage.
Je pourrais aussi évoquer certains effets de caméra assez désagréables (tel que la vue subjective dans la scène de la casse), la présence de Paméla Anderson ultra botoxée, etc...
Mais je conclurais sur ceci : un film qui pourra plaire aux amateurs des comédies du réalisateur et/ou d'un Nicky Larson quant à la forme.
A noter : Un avis intéressant chez Capitaine Popcorn (ICI).
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