vendredi 15 mai 2015

Yomigaeru sora (2006)



Yomigaeru sora (littéralement, "le retour à la vie du ciel". J'opterais pour "Le ciel salvateur" avec le double sens apporté par la série. Titre anglais : "Rescue Wing") est une série en 12 épisodes, produite par JC STAFF et diffusée en 2006 sur TV Tokyo.

Yomigaeru sora suit le quotidien d'une unité d'hélicoptères de sauvetage des forces d'autodéfense japonaise, laquelle apporte son concours autant aux accidents dans la société civile (victimes de tremblements de terre, d'avalanches...) que lors d'une mission militaire (pilote de chasseur en perdition).

Le thème peut paraître étrange pour un dessin animé, mais celui-ci intervient dans un contexte de retour sur la scène internationale des forces militaires japonaises, vues comme nécessaires autant par le gouvernement américain (pour pouvoir déployer ses forces sur d'autres théâtres d'opérations) que par le Japon (qui doit faire face aux menaces de la Corée du Nord et de la Chine qui se ré-arme).

Ainsi cet anime prend plus l'apparence d'un reportage au long cours, réaliste et complet, sur ce genre d'unité, que d'une fiction (avec sa dose d'exagération) : les raisons de ce genre d'unités, les missions qu'elles peuvent rencontrer, le travail d'équipe, les relations avec la famille de ses membres, les causes qui peuvent amener à un accident, l'émotion des familles des victimes.

Tout cela est condensé dans une série de 12 épisodes, et c'est finalement bien peu pour développer les univers annexes, qui font le sel de ce genre de série. Tout au plus auront nous quelques personnages détaillés comme la famille du Sergent Hogo (bad ass, le obiwan du jeune héros) ou la petite amie du héros, Uchida Kazuhiro.

Le dessin et l'animation remplissent leur fonction par rapport aux enjeux de façon satisfaisante. 

Au final, et malgré le bémol mentionné ci-dessus, une série réaliste et condensée, qui va à l'essentiel.


PS : Le DVD contient un 13e épisode, non vu. La série animé a ensuite été adaptée en TV série japonaise (dorama) et en Manga si j'ai bien compris...

samedi 9 mai 2015

Les films de la nostalgie japonaise - Part I... Lost in translation


Lost in translation, film réalisé en 2003
par Sofia Coppola avec Bill Murray et Scarlett Johansson
[Avec des spoilers, pour qui n'aurait jamais vu le film]

Soumis à mes pulsions de nostalgie japonaise, j'ai revisionné une énième fois Lost in translation, de Sofia Coppola. Un film qui possède une certaine simplicité, dans l'histoire d'une rencontre de deux personnes en manque de repères dans leur vie intime :

Bob Harris (Bill Murray) est un acteur qui vient tourner une publicité au Japon. Il traverse une crise et se sent exclu de son couple où les enfants deviennent le centre. Charlotte (Scarlett Johansson), a suivi son mari photographe au Japon : elle a fait des études mais ne sait pas quoi faire de sa vie et ne reconnaît plus vraiment l'homme avec qui elle s'est mariée.


 A cette perte de repères intimes, s'ajoute une perte de repères géographiques, linguistiques et mentaux : ces deux là se retrouvent propulsés en dehors de leur volonté dans un pays sans avoir le temps de tenter de comprendre et intégrer cette nouvelle culture.

Leur rencontre et amitié apparaît donc naturelle et nous suivons leur appropriation de leur environnement et de leur histoire pendant le temps d'un film.




Il y a une certaine grâce dans Lost in translation, dont le Japon est à la fois accessoire (au vu de l'histoire, cela pourrait se passer dans n'importe quel pays exotique et étrange pour les USA) et à la fois l'objet d'une déclaration d'amour : cette sensation de pertes de repères, de glisser dans quelque chose qui vous enveloppe, accentué par un jet lag important*... cette vision de la modernité Tokyoite et de la tradition de Kyoto - image duale d’Épinal s'il en est... L'exubérance des nuits blanches de Tokyo... Un bref regard de divers aspects culturels tel que l'Ikebana...

La photographie du film en est pour beaucoup. Elle s'allie à une BO sans faute. Mention spéciale pour le morceau d'Air - Alone in Kyoto - ou la découverte de Kaze wo atsumete de Happy End.

Lost in translation c'est aussi une certaine parabole de la communication et de l'interprétation qu'est nécessairement une traduction, avec la zone grise des références culturelles.

Tous les rôles présents dans cette histoire sont excellents, et au premier titre Bill Murray ou Scarlett Johansson...

Nous pourrions mentionner probablement l'une des "premières incursions"** de la TV japonaise de variété à l'international avec la mise en scène de "Bob" dans une émission de Matthiew Minami (vrai présentateur japonais de variétés - Takashi Fuji)



Au final, Sofia Coppola a su faire ressortir des émotions partagées par les personnes familières du Japon. Et elle connaît le sujet, pour avoir été inspirée par plusieurs voyages dans ce pays.  Son choix de travailler avec la pellicule a sans doute accentué ce sentiment de nostalgie lié aux souvenirs.





A noter des bonus intéressants, dont ceux du tournage, dans le DVD classique.


* j'y ai retrouvé beaucoup de sensations lors de mes premiers voyages...
** sans doute avant les doublages et diffusions en France de Takeshi's Castle ou Sasuke (Ninja Warrior), par exemple...