Cet
article sera consacré à une personnalité aux multiples talents que
j'apprécie et aux ouvrages le concernant : Takeshi Kitano.
Takeshi
Kitano est surtout connu en France en tant qu'acteur-réalisateur, mais
sa créativité s'exerce également sur le petit écran nippon dans diverses
émissions, du pur divertissement aux émissions documentaires et débats
thématiques, mais toujours avec pour dénominateur commun une grande
curiosité.
Il
est également l'auteur d'ouvrages autobiographiques (pour lesquels il
se murmure qu'il aurait bénéficié d'une assistance dans la rédaction,
mais qu'importe) et s'est trouvé sujet d'un recueil d'entretiens avec
Michel Temman.
Si
les ouvrages autobiographiques ne rentreront pas au panthéon de la
littérature pour leur style, leur simplicité sert le texte.
# La vie en gris rose
Quatrième de couverture = Takeshi
Kitano. le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son
enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux
couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la
maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les
jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et
ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre
l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et
l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine
notre sensibilité d'adulte. alors la sienne a aussi les couleurs de son
gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des
toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants
ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père
brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils
travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...
L'auteur
relate son enfance d'après guerre entre un père peintre porté sur la
boisson et une mère stricte qui prenait soin de ses enfants. Très
intéressant si l'on est intrigué par une époque du Japon bien peu connue
en France.
# Kikujiro to saki *
Dans
"kikujiro et Saki" (respectivement le nom de son père et sa mère),
l'auteur revient sur les figures parentales et ce qu'ils ont apporté à
leurs enfants. Un bel hommage.
# Asakusa Kid
Quatrième de couverture = La
vingtaine révolue, Takeshi Kitano, errant dans Tokyo, désoeuvré et
nonchalant, décide un jour qu'il sera acteur comique. Pour y parvenir,
une seule direction : Asakusa, le quartier des théâtres, des boîtes de
strip-tease et des yakusas.
Dans
l'une d'elles, Le Français, il est engagé comme garçon d'ascenseur. Il y
rencontre l'acteur Senzaburo Fukami, qui deviendra son maître. Entre
deux numéros d'effeuillage, Kitano joue ses premiers sketches comiques.
Avec deux autres jeunes acteurs il découvre le style dialogué qui fera
son succès, le manzaï, style qu'il marquera par ses outrances de
langage, alors inimaginables au japon.
Les débuts de Kitano dans les cabarets d'Asakusa. Une période et un quartier de Tokyo à découvrir sous un autre jour.
# Kitano par Kitano
Présentation Editeur = "
Je suis venu au cinéma un peu comme on vient au monde. Par hasard. "
Takeshi Kitano, l'un des plus grands cinéastes japonais, se raconte dans
cette autobiographie née de plusieurs années d'entretiens avec le
journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman
célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano n'en revient pas de sa "
destinée ", lui l'autodidacte qui n'a jamais oublié ses origines
modestes. Takeshi Kitano se souvient de sa jeunesse dans le Japon de
l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée
dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences,
ses rêves d'explorateur, les études qu'il poursuit, malgré la pauvreté,
grâce à sa mère. Le père, enfin. " Je ne lui adressais jamais la parole.
Lui ne me disait jamais rien. " Des sketchs provocateurs de son alter
ego télévisé Beat Takeshi, au cinéma vu comme rédemption tardive : une
esthétique de la violence, une musique envoûtante, des antihéros
solitaires et torturés, deviennent ses marques de fabrique, comme dans
Sonatine. Pour la première fois, Takeshi Kitano révèle dans cette
autobiographie d'une étonnante vitalité son engagement humanitaire en
Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par
l'Amérique et acculturé. Une vision très personnelle de la vie, entre
acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme.
Cet
ouvrage est sans doute essentiel autant pour les fans que les curieux,
dans la mesure où la découverte de sa personnalité met en lumière son
œuvre cinématographique.
L'ouvrage intéressera aussi les personnes intriguées par la télévision japonaise.
* non traduit.