dimanche 2 février 2020

Animé Holmes of Kyoto (2018)

Holmes of Kyoto
(京都寺町三条のホームズ, Kyōto Teramachi Sanjō no Hōmuzu)
Série animée de 12 épisodes (2018)
Adapté de Lights Novels de Mai Mochizuki

Holmes of Kyoto, inspirée par le célèbre détective Sherlock Holmes, sera une bonne surprise pour un amateur des detective Novels de Conan Doyle.

Pour certaines raisons Aoi Mashiro, jeune lycéenne, hésite à vendre des rouleaux d'estampes apparemment  antiques de son grand-père et rentre dans le magasin d'antiquités "Kura" à Kyoto pour les faire évaluer. Elle sera accueillie par un jeune commissaire priseur, Kiyotaka Yagashira , petit fils du propriétaire de ce magasin, lequel est connu dans ce quartier de Kyoto, autant pour ses compétences sur les antiquités que pour ses qualités dans l'analyse déductive chère au célèbre détective de 21 Baker Street.

Le talent de l'auteur du matériel originel Mai Mochizuki, est d'avoir su établir le déroulement de ses intrigues dans la ville de tradition nippone par excellence, et de les faire tourner (le plus souvent) autour de l'analyse d’œuvres et de leur sens, de la question de leur authenticité. 

Tout cela en prenant comme moteur la passion japonaise pour le kottôhin  (こっとうひん - 骨董品), traduction littérale pour antiquités. Le Japon a en effet un rapport particulier avec les choses anciennes, et - s'il fait moins cas de la conservation des immeubles (qui avec les tremblements de terre sont traditionnellement moins protégés), apporte un soin particulier aux objets (ie biens mobiliers corporels anciens) et à leur transmission.

Avec une légère digression supplémentaire, le Japon a développé ainsi une technique particulière de réparation de porcelaines ou céramiques le Kintsugi (金継ぎ).


Cette transmission suscite certaines passions comme une émission japonaise Kaiun ! nandemo  kantei dan (開運!なんでも鑑定団 -かいうん!なんでもかんていだん) qui fascine les téléspectateurs, et où des gens peuvent venir faire expertiser leurs objets de valeurs par des spécialistes reconnus, ou comme la dépense par certaines personnes de l'argent de leur retraite pour certains de ces objets (avec des ambitions de posséder du beau et de se constituer un patrimoine)... Qui peuvent se révéler être faux ou des reproductions (parfois anciennes) mais de moins bonne qualité que celle affirmée lors de la vente. Il y aurait en effet pas mal d'escroqueries autour.

Cette parenthèse mise de côté, l'oeuvre réussit à dépeindre un "Holmes" pétrit des bonnes manières de Kyoto, utilisant une méthode analytique des faits, interprétés par ses connaissances, mais se laissant parfois aller à une analyse psychologique d'antagonistes que ne renierait pas Hercule Poirot, peut-être.


Les intrigues présentées s'insèrent ainsi parfaitement dans l'ancienne capitale japonaise et ses traditions anciennes, amenant à concevoir cette ville comme un personnage à part entière. Dépassant le cadre des spécialistes d'objets anciens, l'auteur amènera, dans une forme d'hommage ou clin d'oeil, son héros à faire une incursion dans le detective novel le plus classique.


Bien touchante et délicate est aussi l'évolution de la relation entre les deux héros, pour finir par un "tsuki ga kirei yo" ("La lune est belle"... Pour ceux qui se demandent le sens que peuvent cacher ces paroles...Une petite recherche sur internet...)


Toute aussi passionnante sera l'opposition récurrente entre deux forts caractères, notre Holmes Kyotoïte et son Moriarty local, en la personne d'Enshô, ancien moine Bouddhiste et copiste de génie.


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