mercredi 5 juillet 2017

Au Japon avec Théodore Monod




28 décembre 2007 : un article apparaît sur un ancien blogue (tabi sur over-blog) alors que je m'apprête à partir pour le Japon via l'Autriche. Depuis, beaucoup de changements ont eu lieu et la compagnie, Austria Airlines, ne dessert plus le Japon.
Cet article est un peu périphérique au Japon, mais il a sa place ici (05/07/2017)

La "magie" du blog internet est de pouvoir écrire à l'avance ses notes et les sortir en pilotage automatique. Je serais donc dans l'avion au moment où ces lignes apparaîtront.

Dans mon sac se trouvent toujours une revue sur le cinéma et un livre acheté pour l'occasion quelques jours auparavant : Il est des habitudes qui naissent et créer des rites signifiants pour soi-même.
 
Plus que l'utilité pour le voyage - il n'est pas dit que soit trouvé le temps pour une lecture pendant cette brève halte au pays du soleil levant - il s'agit avant tout de marquer le Départ.

Ainsi, j'emporte "Pèlerin du Désert" de Théodore Monod : ce livre avait été trouvé dans une librairie d'occasion après l'achat des billets d'avions pour le Japon. Il me semblait porteur de sens de ne l'ouvrir que lors d'un départ.

Pourquoi ce livre? Je pense en avoir entendu parler sur un autre site : Théodore Monod serait de cet esprit nomade, riche de réflexion en ces temps où le repli sur soi apparaît si séduisant chez certains ...

A l'arrivée, je prendrais au distributeur une bouteille en plastique de thé vert amer et sans sucre. Comme toujours. Il est des habitudes...

@ bientôt

samedi 1 juillet 2017

Natsume no yûjinchô - le livre des amis de Natsume, série animée



Synopsis (wiki) : Natsume est capable de voir les yôkai et les ayakashi (esprits surnaturels japonais) alors que son entourage ne les perçoit pas. Petit, il ne les appréciait pas particulièrement car les apparitions avaient tendance à le placer dans des situations embarrassantes, voire dangereuses et le conduisaient à des comportements que les humains normaux ne peuvent comprendre. Catégorisé comme « bizarre », l'orphelin est solitaire, rejeté par les autres enfants et passe de famille d'accueil en famille d'accueil. À la suite d'un énième déménagement, de nombreux yôkai se mettent à le pourchasser sans qu’il ne comprenne pourquoi. En tentant de fuir une attaque, il pénètre un jour dans un lieu sacré et libère par inadvertance Madara, un « chat » qui avait été piégé là. Cette rencontre amène Natsume à découvrir l'héritage de sa grand-mère Reiko, le « Livre des amis », un carnet contenant les noms de nombreux esprits qui confère alors le pouvoir de contrôler ces derniers. Dépassant la peur et de l'incompréhension, Natsume tisse des liens de respect et d'amitiés avec certains yôkai et se met en quête de « rendre » leur nom aux esprits piégés. Madara décide d'accompagner le garçon, en tant que sensei et garde du corps. Mais alors que pour une fois, Natsume sort de l'isolement et se lie avec sa famille d'accueil et ses camarades de classe, il découvre qu'il est parfois difficile d'entretenir conjointement des relations d'amitiés avec des esprits et des humains…
Natsume no yûjinchô - littéralement le livre des amis de Natsume, série animée adaptée du manga éponyme édité en France sous le titre "Le Pacte des Yôkai".


Il y a longtemps, j'étais tombé sur une enquête d'opinion auprès des spectateurs japonais : ils devaient répondre à la question "quels anime voudriez vous conseiller aux étrangers?". Les réponses présentées sous forme de liste contenaient une oeuvre assez peu popularisée ici : Natsume no Yûjinchô, littéralement le livre des amis de Natsume. Et pourtant, quelle série formidable... 

La désaffection relative vient peut-être d'une porosité incomplète de la transmission de la culture japonaise populaire : certains animés spectaculaires obtiennent plus d'audience que d'autres à la trame de fond fondamentalement japonaise.


En effet, Natsume Yûjin chô illustre profondément cette notion du lien entre les choses et les gens (tsunagari) que l'on retrouve également dans le film à succès "kimi no na ha" et de l'adage japonais "ichigo ichie" [un temps, une rencontre]. 



*****

Comme le synopsis l'indique, Natsume a la capacité de voir "les yokais" (tous les humains ne le peuvent pas), et donc d'interpréter le monde, la nature (auxquels les humains participent) à travers ses liens (les yokais sont souvent reliés à une chose, ou un principe).


Autrefois enfant ignorant et solitaire, ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil, Il est bientôt reçu et accepté par des parents lointains et peut ainsi faire l'apprentissage progressif de la socialisation au lycée et de ses capacités particulières, tout en créant des relations d'amitiés avec certains yokais et humains.





Il reçoit aussi en héritage de sa grand mère (il ne l'a pas connue, sans parler de ses parents) ce fameux livre des amis, qui contient le vrai nom, donc un certain pouvoir, sur certains yokais. En rendant leur nom à ces yokais il reçoit en retour des images et souvenirs des rencontres de ces êtres avec sa grand mère. Un nouveau lien se forme.


Profondément humaine, cette oeuvre prend la forme d'un conte philosophique de la place de l'Homme dans la nature, avec un profond sentiment de nostalgie. 

Quant à sa structure narrative, avec 6 saisons, Natsume yûjinchô est une série au long court qui se laisse découvrir pas à pas : chaque épisode est indépendant, ou presque (deux épisodes peuvent concerner la même histoire) et le monde avance par petite touches (avec l'évolution des personnages, l'apparition de nouveaux protagonistes...).

La musique instrumentale qui illustre des moments clés de la série, possède un côté charmant qui évoque des animations à l'ancienne et génère aussi une part de nostalgie.

En conclusion, Natsume yûjinchô est une série qui pourrait illustrer pour moi ce concept de mono no aware

* Concept spirituel et esthétique