dimanche 17 novembre 2019

Chroniques flashs de visions anciennes : novembre 2019

Parce que la vie n'est qu'un flash et certaines chroniques aussi.






kono oto tomare : Cet animé "tranche de vie", basé sur un manga, raconte l'histoire d'un club extrascolaire lycéen dédié au koto, un instrument à cordes japonais traditionnel. J'apprécie beaucoup ce genre d’œuvres qui parlent de la vie de tous les jours et nous font découvrir un aspect culturel du Japon parfois méconnu. Et cette série est bien réalisée, développant suffisamment le caractère de ses personnages et leurs relations pour que l'on y croit. Graphiquement le studio Platinium Vision, responsable de l'animation, nous offre quelques magnifiques moments mettant en scène les tourments de certains personnages, sans aller jusqu'au  génie de san gatsu no lion du studio Shaft. 



Isekai cheat magician : une série "isekai", c'est à dire 異世界 de 異 (i: différent, étrange) et 世界 (sekai: monde), que l'on pourrait traduire par "autre monde", est un sous-genre japonais de la fantasy où des individus de notre monde sont transportés dans un autre (un monde virtuel devenu réalité, ou pas...). La proposition de cet univers est de transporter deux héros du Japon dans un autre univers avec des pouvoirs de mages surpuissants dès le début, d'où le sens de "cheat magician". La saison 1 se laisse regarder, mais l'histoire est assez simple et un peu monotone sur cette partie.


jeudi 31 octobre 2019

Chroniques flashs de visions anciennes : octobre 2019 2/2

Parce que la vie et certaines chroniques ne sont que des flashs.




City hunter - Shinjuku private eyes  (2019) : 

Avec l'envie de me nettoyer les mirettes du film de Philippe Lacheau, je profitais d'un voyage au Japon en mars 2019 pour aller regarder le film d'animation toujours à l'affiche à Tokyo. Et ce fut une séance agréable, même jouissive, avec tout ce qu'il faut au minimum pour moderniser l'œuvre par rapport à l'époque actuelle, et une histoire en prise directe avec le monde actuel.

Sinon ce film avait tous les défauts et qualités de l'œuvre originale avec ses petits côtes irréalistes... Mais quelque part, ryo saeba est un super héros intemporel qui, malgré ses frasques apparentes, reste une sorte de chevalier servant dans une jungle urbaine.

Tout au plus pourra-t-on trouver superflue l'insertion des cat's eyes (une autre oeuvre du mangaka Tsukasa Hôjô), surtout destinée à satisfaire les fans sans pour autant servir le scénario.

lundi 28 octobre 2019

Chroniques flashs de visions anciennes octobre 2019 1/2

Parce que la vie et certaines chroniques ne sont que des flashs.







flavor of youth (2018) : 

Projet assez original, flavor of youth est une coproduction sino-japonaise, un animé omnibus, donc composé de 3 segments réalisés par des auteurs différents et dont les histoires se déroulent dans trois villes chinoises différentes. Ces histoires se rassemblent toutefois par leur thématique commune, les héros effectuant une sorte de retour dans leur passé, riche en interrogations sur leur présent et devenir. Dans tous les cas ces oeuvres, toucheront le spectateur par une tonalité douce amère des sentiments familiaux ou amoureux. Un bel animé.

My Hero academia S1, S2 et S3 (2016~) : 

Conseillé par un membre de ma famille, je me suis finalement laissé tenter par le visionnage de cette série, adaptée d'un manga, malgré une appétence moindre pour les super héros de comics. Bien m'en a pris. D'une part les scènes d'actions sont dynamiques. D'autre part, l'univers - qui évoque un peu la fantasy "Xanth"* de Piers Anthony -  où 80% de la population mondiale possède un pouvoir particulier (nommé alter) et de puissance variable selon les individus, est suffisamment détaillé et réfléchi pour intéresser. Et seules les personnes dotées d'un alter puissant peuvent devenir un super-héros luttant contre les super villains (après avoir passé un diplôme et en travaillant dans une agence). 

La force de cette histoire est justement de tenter d'envisager comme un whatif quelles seraient les conséquences sociétales de la présence de super héros, d'en envisager divers côtés "réalistes", mais passés au prisme du shonen nekketsu (un héro has-been qui finira par se dépasser et surmonter toutes ses épreuves).

A noter le début de la saison 4 sur ADN. [mise à jour : j'avais commencé la S4, mais j'ai peiné à continuer par lassitude. Je retenterai la suite une autre fois]




The promise neverland (2019) - S1 : 

Animé adapté d'un manga de Kaiu Shirai, The promise neverland est sans doute la dernière petite claque de mes visionnages, en développant avec une réalisation privilégiant le "show don't tell" et en maintenant un rythme et une tension particulière, assez souvent intériorisée, une histoire de fantastique contemporain. Nous découvrons l'horizon de cet univers avec les héros de l'histoire et souffrons avec eux...

Une saison 2 est prévue...



* Dans ce roman, presque tout le monde possède un pouvoir magique unique, du plus puissant au plus futile, même le plus incongru. Les rares personnes non dotées d'un pouvoir magique sont exilées de Xanth.

vendredi 30 août 2019

Tokyo vice de Jake Adelstein (VO 2009 - VF 2017)



Ecrit par Jake Adelstein, premier étranger -semble - t -il - à avoir été journaliste en langue japonaise dans  un grand quotidien nippon (le Yomiuri Shimbun), Tokyo Vice est un livre témoignage à mi chemin entre le roman et l'enquête journalistique, plongeant son lecteur dans le crime japonais et notamment la prostitution.

Dans un style assez percutant, il décrit son parcours, de sa réussite au concours d'entrée du Yomiuri, et de la couverture de faits divers régionaux à une enquête au long cours qui le mettra, ainsi que sa famille et ses proches, sérieusement en danger.

Livre fascinant à plus d'un titre, son contenu renseignera le lecteur intéressé par le fonctionnement de la presse japonaise, ses rapports avec la police dans le traitement des affaires criminelles et avec les Yakuzas et leurs activités pendant les années 90.

Sans complaisance envers lui même, le journaliste n'aura pas non plus épargné le lecteur que je suis, nécessitant parfois de faire des pauses dans la lecture car sans possibilité de distanciation comme dans le cas d'une oeuvre fictionnelle : si les noms ont été changés, et les sources du journaliste protégées dans la mesure du possible, il s'agit de vraies personnes dont la vie a été évoquée.

Non fiction plus grande que la réalité, ce livre sera à conseiller aux gens intéressés par le Japon, l'envers des sociétés, et le côté percutant des romans noirs.

A noter les magnifiques couvertures du livre broché ou du poche des éditions Marchialy qui nous ont offert cette traduction de l'américain.

Pour Aller plus loin, le lecteur pourra aller jeter un coup d'oeil à Yakuza - la mafia japonaise De David CAPLAN et Alec DUBRO aux éditions Picquier.

Ou à deux autres ouvrages de Jake Adelstein : Le dernier des Yakuzas et un livre sur les bit-coins.

mardi 6 août 2019

Bleach la série anime



Encore une série animée de shônen Nekettsu (découverte sur le tard) dont j'ai laissé passer le temps de prendre des notes. Elle fait partie de ces séries fleuves, avec Fairy Tail, qui m'ont tenu en haleine assez longtemps pour avoir envie de les suivre au long court : Après les premières saisons sur Netflix (Shinigami remplaçant et Soul society), lesquelles constituent en quelque sorte un arc cohérent, direction sur la plateforme ADN pour découvrir la suite (jusqu'à la fin de la bataille de Karakura. Il existe encore un arc en anime et un ou deux en mangas, non adaptés à ce jour) .
Quelques éventuels légers spoilers seront glissés ici...

*****

Dans l'univers de Bleach, les shinigamis (anges de la mort) sont chargés de l'équilibre de l'univers et protègent les humains et âmes errantes des hollows, forme bestiale des âmes perdues, à l'appétit insatiable.

(Ceux qui auront vu l'exposition Enfers et fantômes d'Asie auront quelques clés pour comprendre l'influence de la spiritualité et mythologie asiatique sur cet univers).

Ils utilisent des Zanpakuto (armes spirituelles) pour combattre ces hollows et procéder à la cérémonie de purification qui permettra aux âmes errantes ou aux hollows de trouver leur chemin soit vers la Soul society (le paradis), soit - dans le cas où ils ont péchés - vers l'Enfer. Il existe aussi le Hueco Mundo, une sorte de purgatoire sauvage où résident les hollows, uniquement soumis par la loi du plus fort.

En 2001, dans la ville de Karakura, Ichigo Kurosaki est un lycéen de 15 ans qui arrive à voir et interagir avec les âmes des morts depuis qu'il est tout petit. Un soir il rencontre Rukia Kuchiki qui affronte un hollow venu dévorer les âmes de la famille Kurosaki. En mauvaise posture, elle transfère ses pouvoirs à Ichigo afin qu'il les sauve.

Commence alors un récit de shonen nekketsu inspiré de mythologie, spiritualité et philosophie politique asiatique.

Il est difficile pour une série au long cours de ne pas avoir au moins quelques faiblesses, et celle-ci en comportera quelques grosses comme :
- les arcs filaires assez nombreux (de plus en plus faibles), conçus pour faire attendre le spectateur, le temps que l'auteur du manga rattrape son retard ;
- et une structure de scénario répétitive sur le fond (même si pas in-intéressante) : une histoire présentant des antagonistes évidents puis une éventuelle résolution dans la confrontation (schéma classique du nekketsu), laquelle ne se déroulera pas comme prévue, l'auteur aimant ménager quelques surprises, induire le spectateur en erreur et dévoiler les vrais ennemis sur la fin.

Cette structure narrative de "l'arc Shinigami remplaçant et soul society" , dont la première qualité est une certaine innovation, se répète jusqu'à plus soif ensuite pour provoquer sur le long terme de la lassitude.

Malgré tout cela cette série aura tenu ses promesses avec son lot de surprises en petits détails scénaristiques, en scènes d'actions dynamiques, et graphismes originaux, notamment les écrans intermédiaires donnant le numéro de l'épisode (avec une recherche graphique de typo différente à chaque fois).

Là où Bleach tire sans doute son épingle du jeu est l'univers en toile de fond développé avec cette influence de la spiritualité asiatique et l'analyse en sous texte que l'on pourrait en faire, notamment sur le poids des péchés et le cycle de répétition dans lequel ceux ci nous enferment, sauf si les liens que nous tissons permettent de développer notre empathie et d'ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure.

samedi 1 juin 2019

Knights of Sidonia anime réalisée par Hiroyuki Seshita (S1 et S2)



Knights of Sidonia est un anime adapté d'un manga  de Tsutomu Nihei, l'auteur de Blame, avec ce style unique croisant le cyberpunk, l'aspect techno-organique de Gigger, le style d'un Enki Bilal et le genre du manga.

Pour l'instant deux saisons existent et couvrent une partie du manga mais elles forment un tout que l'on pourrait qualifier d'arc.

La première chose qui saute aux yeux est le style particulier de Tsutomu - évoqué ci-dessus - mis en animation avec talent par le studio Polygones Pictures sous la réalisation de Hiroyuki Seshita.

Ensuite la mise en valeur de l'univers, du background par ce style graphique très détaillé et particulier. Pour les scènes de l'intérieur du vaisseau monde "Sidonia", nous prenons plaisir à nous attarder sur le nombre de détails visuels que nous offrent les dessins, notamment les écrans s'insérant au milieu d'un épisode. Ainsi le côté "sale, usé" et en réparation constante du vaisseau...

Cette qualité graphique sert un background d'une certaine richesse dépeignant un des vaisseaux générationnels (le dernier ?), en fuite face aux Gaunas, une race extra-terrestre, à l'aspect d'organismes géants, qui a exterminé la planète Terre il y a longtemps.

A situation dramatique et contraintes, la société de Sidonia y a répondu par la mise en place d'un régime autocratique et par quelques évolutions biologiques, pour certaines forcées.

Nous suivons des groupes aux agendas politiques différents, et le parcours de NAGATE Tanikaze parmi d'autres personnages entre mystères et manœuvres de groupuscules, assauts des Gaunas, scénettes de vies sur le Sidonia.

Sans doute un parcours obligé d'un certain nombre de mangas, mais celui-ci a son lot de filles tournant autour du héros cliché (gentil et empoté) et de choses assez weirds (non genrés, mutants à tentacules...).

Quant à l'animation, elle est de qualité et bien rythmée.

Alors pour qui ? Pour ceux qui pourraient apprécier le côté battlestar galactica, humanité désespérée,  et combats avec méchas, tout en passant au dessus du côté fan boys.

dimanche 28 avril 2019

Ultraman série d'animation réalisée par Kenji Kamiyama et Shinji Aramaki (2019)



Dans sa démarche de production, Netflix a un certain nombre de bonnes idées dont l'adaptation en animation du manga d'Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi, variation de l'univers de ce personnage apparu en série live en 1966, dans le genre du Tokusatsu et kaiju, devenu plus tard une icone de la pop culture japonaise, au même titre que Godzilla.

Pour préciser le propos, revenons à la série originale : créée en 1966 par Eiji Tsuburaya (créateur d'effets spéciaux célèbre au Japon et également co-créateur du fameux monstre godzilla), la série durera 39 épisodes et mettra en scène un robot géant défendant la Terre face à des Kaijus venus la détruire...

Synopsis (série live de 1966) : Au Japon, la Patrouille scientifique est une unité militaire composée de cinq membres et qui a pour mission d'étudier et de contrer l'action de monstres souvent extraterrestres qui menacent la Terre. Hayata, héros humain de la série et membre de la Patrouille scientifique, fait la rencontre d'un géant extraterrestre appelé Ultraman au cours d'une mission ; celui-ci lui remet la capsule Beta, qui lui permet de permuter avec Ultraman lorsque les monstres attaquent le Japon. Cependant l'énergie vitale d'Ultraman diminue rapidement et il n'a que quelques minutes pour venir à bout du monstre.

La série originale rencontrera un beau succès et sera suivie d'une trentaine de séries dérivées de cet univers, sans compter les films ou jeux vidéos sur le sujet.

Cependant, il faudra attendre 2011 pour voir arriver l'adaptation en manga, scénarisée par Eiichi Shimizu et dessinée par Tomohiro Shimoguchi, oeuvre rencontrant semble-t-il, des avis contrastés de fans connaissant bien l'univers.

N'ayant lu que les premiers tomes, je ne saurais me faire une idée de la fidélité de l'adaptation en question, mais la saison une de l'anime aura su me convaincre : 

Après la lutte d'Ultraman contre les kaijus en tout genre envoyés par des extra terrestres, la Terre a retrouvé un semblant de paix et vit dans le souvenir entretenu par un musée, du passage d'Ultraman... Hayata s'est mariés, a pris de l'âge et a maintenant un fils adolescent. Mais bientôt des êtres venus d'ailleurs menacent à nouveau la Terre. Shinjiro Hayata, son fils, prend la relève en endossant le rôle de son père pour devenir un protecteur de la Terre.

Je craignais au départ que la série soit conçue comme une histoire de passage de succession entre père et fils, avant de reprendre les schémas narratifs habituels réactualisés (on "prend les mêmes mais on recommence à l'époque moderne"), mais l'oeuvre s'en écarte rapidement pour élargir les problématiques, acteurs et enjeux de l'ultramanverse.

Sans trop dévoiler l'histoire, disons que l'humanité n'est plus toute seule, et à l'instar des films à la MIB, se pose la question de sa "maturité" pour accéder à un univers infiniment plus grand, technologiquement plus avancé, beaucoup plus dangereux, avec des forces qui ont elles mêmes leur propre agenda... Le seul espoir pour la Terre ? La lumière d'Ultraman, qui tel un faisceau, protège, inspire et rétablit un certain équilibre.

Concernant l'animation, nous sommes dans une 3D actuelle et usuelle, qui manque parfois d'âme dans le mouvement des personnages et me rappelle les personnages de jeux vidéos... Toutefois rien de si mauvais. Les scènes d'actions sont dynamiques et servent l'histoire, tout en s'inspirant autant des supers héros à la iron man que des animes et tokusatsu japonais.

Au final, une excellente saison 1 qui ouvre l'univers et suscite des attentes à confirmer. La promesse d'une bonne série sera-t-elle tenue ou pas ?

jeudi 21 février 2019

Nicky Larson et le parfum de Cupidon de Philippe Lacheau (2019)



Emmené par un mouvement de foule composé d'amis , je me suis trouvé à regarder le jour de la sortie en salle, Nicky Larson, le parfum de cupidon. 

L'existence de ce film, largement reportée par les médias et vlogs en tout genre a reçu un accueil particulier  du public, d'abord dubitatif face au projet d'adaptation française d'une oeuvre japonaise (situation assez rare :- Faut-il remonter à Crying Freeman pour cela ?), il est vrai déjà échaudé par certaines adaptations traumatisantes : de Dragon Ball évolution à Ken le survivant, en passant justement par un Nicky Larson emmené par Jacky Chan...

La vision du trailer laissa ensuite craindre le pire pour cette adaptation, finalement encensée par de nombreux spectateurs et youtubeurs à l'issue de la séance.

Alors si la majorité de mes filous de tortionnaires ont apprécié le voyage, je dois avouer m'être ennuyé comme un rat mort (et je sens sur moi le #rage aux lèvres des sourires amusés des potos face à ma déconfiture) et vais tenter d'expliquer pourquoi après être passé aux quelques qualités et sans doute contraintes du réalisateur.

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Concernant les points positifs, on ne peut que concéder à Philippe Lacheau un vrai respect et amour à l'oeuvre animée en version française (avec ses scènes censurées) qu'il a connu à la télévision pendant sa jeunesse, accumulant des capsules visuelles méticuleuses et nostalgiques : les habits des deux héros, leurs accessoires (357 magnum et massue), l'immeuble des détectives, la Audi rouge, l'apparence de Falcon/Mamouth (en VF), etc...

Nous pouvons également noter la présence de quelques scènes réussies comme celle avec le Frère de Kaori/Laura, la surveillance avec un fusil à lunettes...

Ou l'alchimie particulière des interactions entre Nicky/Ryo et Laura/Kaori, portée à l'écran avec un certain talent...

Et enfin il y aura quelques jolies étincelles avec la sonorisation (parfois trop brève) de 2 morceaux originaux (Foot Steps et Get Wild en fin de film).

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La réalisation du film ne s'est toutefois sans doute pas faite sans contraintes je crois : 

- Premièrement le réalisateur se trouverait être l'un des auteurs les plus "bankables" de ces dernières années en comédie, poussant sans doute les producteurs à conditionner leurs financements à la réalisation d'un film comique comportant l'adn de Philippe Lacheau pour éviter le plus de risques (donc avec sa présence ? Ou son égo et rêve de gosse l'a-t-il poussé à jouer le rôle principal ?).

- Ensuite l'époque ne semble pas se prêter à montrer un héros apparemment obsédé, (même s'il s'agit d'un ressort comique et d'une façade) ce qui a peut-être poussé à [spoiler] concevoir un scénario original incluant un renversement total de la psyché du personnage principal (histoire validée par l'auteur Tsukasa Hojo).

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Nicky Larson est un film que j'aurais aimé apprécier, mais qui - malgré des qualités indéniables - n'a jamais réussi à m'immerger dans son oeuvre. Ainsi, à chaque fois que je m'accrochais à un élément positif, survenaient des détails m'éloignant du film. Je vais tenter de développer pourquoi.

D'abord la physionomie des deux personnages principaux, qui me semblait ne pas s'accorder avec l'oeuvre originale. Concernant Lacheau, j'ai eu un vrai problème à pouvoir adhérer à son visage et ses mimiques - sans doute parfaites pour un film comique-, et à son jeu totalement tourné vers le comique, alors que Nicky Larson/Ryo Saeba est à mon sens un personnage profondément duel qu'il aurait fallut pouvoir jouer comme tel : 
- l'obsession pour les femmes du héros sert tout autant de ressort comique scénaristique en contrepoint de la gravité des scénarios noirs du manga et de l'anime, que de paravent pour protéger Laura/Kaori, et plus généralement son entourage féminin, de ses propres ennemis : en montrant une certaine légèreté envers les femmes, il les protège de tentations de les utiliser pour l'atteindre lui. 
- Un autre visage se révèle ainsi en alternance : celui du héros de grande gravité, bad-ass au possible quand c'est nécessaire, et toujours prêt à agir pour sauver ceux qui lui importe. Il abandonne alors le premier masque de la comédie (et de son obsession) lors des moments de grande noblesse ou d'actions importants...

Ensuite en "premier film" live, utiliser un scénario qui renverse l'inclinaison profonde du personnage (en raison du [spoiler] parfum de cupidon) me paraît contribuer encore plus à dénaturer la tension interne au personnage principal et sa relation avec Laura/Kaori. En second film j'aurais trouvé cette idée intéressante, mais dans cette configuration de première apparition à l'écran d'un Nicky Larson français, j'ai décroché...

En matière d'ambiance j'ai également regretté qu'il n'y ait pas plus de paysages urbains de nuit (quitte à déplacer la scène à Montréal, voir la Défense etc..).

Quand au rythme de l'histoire, à son déroulé, ou à la présence de certains personnages, on ressent bien des mécaniques d'humour des films comiques français récents je suppose, mais tout cela a contribué à m'éloigner encore plus de cette adaptation. Pour moi cette alchimie entre une comédie de Lacheau et l'oeuvre de Nicky Larson ne prenait pas

Ainsi de la présence de deux personnages (acteurs de la "bande à fifi" ?), dont l'un m'évoquait un échappé de la bande du splendide, qui ne cadraient vraiment pas avec cet univers. Ou de blagues jurant un peu avec l'univers comme "le bonhomme Cetelem". Nous pourrions parler de diverses musiques comme celle de Lara Fabian qui ne rythmaient pas trop avec l'ambiance attendue.

Je mentionnerais aussi les nombreux clins d’œils de Philippe Lacheau, débordant jusqu'à l’écœurement en blagues potaches sur les dessins animés d'une époques, celle du club Dorothée (Jane et Serge/ Attakku Yû !, Juliette je t'aime/Maison ikkoku, les chevaliers du Zodiaque/Saint Seiya...), l'auteur poussant l'intention à faire apparaître l'ancienne présentatrice en caméo (mais pourquoi pas pour son personnage). 

Toute cette accumulation de "vannes" anéantira en moi une empathie envers les bonnes intentions de l'hommage.

Je pourrais aussi évoquer certains effets de caméra assez désagréables (tel que la vue subjective dans la scène de la casse), la présence de Paméla Anderson ultra botoxée, etc...


Mais je conclurais sur ceci : un film qui pourra plaire aux amateurs des comédies du réalisateur et/ou d'un Nicky Larson quant à la forme.

A noter : Un avis intéressant chez Capitaine Popcorn (ICI).

mercredi 2 janvier 2019

Brève chronique : Kamusari nânâ nichijo réalisée par Shinobu Yaguchi (2014)



Kamusari nânâ nichijo (wood Job chez Wiki) est une comédie japonaise réalisée par Shinobu Yaguchi en 2014 et basée sur le roman éponyme de Shion Miura.

Après avoir échoué à des examens d'entrée à l'université et s'être fait plaqué par sa copine, Yuki Hirano (joué par Shota Sometani), un garçon un peu ahuri, décide sur une raison triviale (une brochure utilisant la photo d'une belle jeune fille - Naoki Iishi), de participer à une école dédiée à l'apprentissage de la forêt et de ses métiers.

Le programme est dur mais il arrive à s'accrocher et se retrouve bientôt à devoir endurer le pire : une saison de stage au fond d'une montagne campagnarde... Où vit Naoki Iishi, jouée par Masami Nagasawa, excellente actrice.

Avec un casting solide, Kamusari nânâ nichijo raconte un passage à l'âge adulte du héros et présente, comme tant d'autres comédies japonaises, le choc des cultures entre un "urbain civilisé" et une campagne décentrée, "rustre" et idéalisée. Humour  et légèreté seront au rendez-vous de ce petit feel-good movie.

mardi 1 janvier 2019

Danmachi Sword Oratoria réalisé par Yôhei Suzuki (2017)...


Danmachi Sword Oratoria réalisé par Yôhei Suzuki (2017)...et petit retour sur la S1 de la série principale.

L'abonné de Netflix aura eu la surprise de découvre une série dérivée de Danmachi (ICI) également appelée Sword Oratoria.

Concernant les points communs avec sa série soeur, Sword Oratoria est composée des mêmes caractéristiques esthétiques, tel qu'une animation dynamique insufflant un souffle épique des combats d'une fantasy classique, un côté très otaku et un univers fascinant en ce qu'il intègre les mécanismes d'un jeu de rôle en tant qu'élément du monde.

Par exemple, le rôle des aventuriers est de lutter contre les monstres qui risquent de sortir d'une tour (donjon géant), les dieux présents physiquement sur le monde, révèlent par leur magie, les progressions des héros en niveaux etc...

Cette imbrication est sans doute unique dans le paysage du dessin animé japonais.

Toutefois Sword Oratoria s'éloigne de l'autre série en ce qu'elle suit le parcours de Aizu Wallenstein, la "princesse de l'épée" dans une time line parallèle. Après quelques premiers épisodes conventionnels, cette série apportera une profondeur supplémentaire en développant l'histoire, ébauchant une intrigue et des enjeux qui manquaient quelque peu dans la première série de Danmachi.

Les fans de la première série auront donc tord de s'en priver.

Cette série aura eu pour mérite de me pousser à lire ces fameuses lights novels et visionner de nouveau la S1 Danmachi pour découvrir quelques qualités supplémentaires, tel que le graphisme de certains lieux qui ne manquent pas de poésie, comme l'église à moitié enfouie qui tient lieu de maison à la Familia d'Hestia, ou la qualité et le lyrisme épique de certaines récitations en japonais lorsque des sorts sont lancés ou le fameux monologue de feu le grand père du héros*.

A noter qu'une saison 2 à la première serait prévue pour être diffusée en 2019


* pour les japonophones :

moshi eiyuu to yobareru shikaku ga aru to suru naraba
ken wo totta mono denaku
tate wo kazashita mono mo naku
iyashi wo motarashita mono demo nai

onore wo tooshita mono eiyuu to yobareru to nara
nakama wo mamore, onna wo sukue, onore wo kakeru

oretemo kamawan, kujitemo yoi, ooi nake,
shoushou ha tsume ni aisha no naka ni iru

negai wo tsuranuki, omi wo sakebu no da

sa sureba, sore ga... ichiban...kakkou no ii oono ko da

shoukei wo moyase, negai wo hoerou!