lundi 30 juillet 2018

Mois de juillet : trois expositions sur l'Asie 2/3 : Terres de riz

Le mois de juillet aura été pour moi l'occasion de découvrir trois expositions consacrées à l'Asie (et donc en partie le Japon) :
- Enfers et fantômes d'Asie à la galerie Jardin du Musée du Quai Branly (du 10 avril au 15 juillet 2018) ;
- Terres de riz, exposition photographique au Musée Emile Guimet (du 06 juin au 08 octobre 2018);
 - Le Monde vu d'Asie - Au fil des cartes dans la salle du sous-sol du Musée Emile Guimet (du 16 mai au 10 septembre 2018). 



Terres de riz :

Sans doute plus discrète que Le Monde vu d'Asie, l'exposition "Terres de riz", présentée aux étages supérieurs du Musée, m'a rappelé que le Musée Guimet possède un fond photographique important et de grande qualité. Cette exposition, sur la thématique transversale de la culture du riz, met en lumière au travers de photographies sur la Chine et le Japon, les process de production, notamment de transformation de son environnement pour la culture, la consommation et l'utilisation des "produits dérivés" (les fameux tatamis japonais, le saké...).

Un pont est réalisé avec l'acquisition et la présentation de photos de Michael Kenna.

Le petit catalogue (10 € environ), complément indispensable à cette exposition, intéressera les personnes sensibles à cette thématique, le patrimoine photographiques et le contexte de la réalisation de ces photos.

lundi 23 juillet 2018

Mois de juillet : trois expositions sur l'Asie 1/3 : Enfers et fantômes d'Asie

Le mois de juillet aura été pour moi l'occasion de découvrir trois expositions consacrées à l'Asie (et donc en partie le Japon) :
- Enfers et fantômes d'Asie à la galerie Jardin du Musée du Quai Branly (du 10 avril au 15 juillet 2018) ;
- Le Monde vu d'Asie - Au fil des cartes dans la salle du sous-sol du Musée Emile Guimet (du 16 mai au 10 septembre 2018) ;
- Terres de riz, exposition photographique au Musée Emile Guimet (du 06 juin au 08 octobre 2018).



Enfers et fantômes d'Asie :

L'exposition Enfers et fantômes d'Asie a été ma première incursion dans ce fameux musée du Quai Branly : autant dire que je ne connais pas "l'adn" des expositions temporaires de ce musée : si ce type de présentation d'expositions est courante ou non, mais j'ai été assez déstabilisé par le parti pris, c'est à dire un mélange d’œuvres originales et d'époques, d’œuvres reproduites pour l'occasion, d'installations vidéos et sonores (extraits de films, silhouettes en mouvements, décors dignes d'attractions, un "hologramme").

Si fondamentalement cette approche est osée et pourrait en principe faire venir des publics qui n'en n'ont pas l'habitude, elle a eu pour effet de renforcer un effet de fouillis, de dispersion, provoqué par une absence de fil rouge maîtrisé, ou démarche pédagogique progressive :
- dans la présentation : de l'origine, la particularité de ces enfers à leurs liens avec les fantômes et autres monstres ;
- dans la mise en place sans transition entre différents pays et thématiques  ;
- dans le passage entre les divers matériaux hétérogènes qui constituent cette exposition (un exemple : la salle de jeux vidéos d'horreur, laquelle me semble vraiment hors-sujet ).

Ma connaissance (relative) de l'Asie, ou en tout cas du Japon, m'a permis de me faire une idée des lignes directrices de cette exposition et de trouver des textes clés dans les panneaux explicatifs, placés dans des endroits disparates de l'exposition.

Pour la petite anecdote, un ami qui ne connaît pas l'Asie et a vu l'exposition a trouvé cette dernière incompréhensible.

Mais si je devais synthétiser, simplifier ce que j'en ai compris (et je peux me tromper) : les enfers asiatiques sont influencés notamment par le bouddhisme ;  les âmes sont jugées par des bureaucrates dont l'image est influencée par l'administration ancienne chinoise ; les rites pourront produire des ancêtres, esprits tutélaires (non errants, liés par la terre et le sang) protégeant la famille, et selon le poids des péchés et des rites pratiqués par les vivants lors de l'enterrement, ces âmes pourront ensuite purger une forme de peine avant de renaître.

L'existence de monstres, de fantômes divers est issue d'êtres dont le décès a été provoqué de façon anormale, sans la possibilité d'observer les rites nécessaires pour leur passage dans l'au-delà (morts violentes diverses, accidents....). Ils se retrouvent alors coincés entre ce monde ci et celui-là, tant que les rites idoines ne seront pas pratiqués pour les apaiser.

Ainsi de nombreux "matériels" d'expositions sont présentés pour illustrer cela : extraits de films, affiches de films, mangas, reproductions de monstres, costumes intégraux d'exorcistes, masques Noh de créatures, estampes etc...

# Danseuse de Butôh :


# Installation infernale :




# Quelques éléments de la collection sur le versant cinéma :

Japon - Kaibyô :



théâtre d'ombre :




Affiches :


# Thaïlande :





Spectres et talismans ( Yam Ti Sou Phi) de Nam Mom


L'huile magique de la forêt (Nam Man Phray) de Komen Sakseni



# Chine :


Costumes et mannequins de vampires sauteurs - Un encart nous enseigne que le fameux Sammo Hung (acteur de "Sammo lo") acteur et producteur, aurait été à l'origine du genre kung-fu zombies à Hong Kong : des prêtres exorcistes en lutte contre des vampires sauteurs -
Sur le chemin, se trouve toujours la compassion du Bouddha pour alléger les péchés des hommes :



Au final, si je ne regrette pas d'être venu, mon impression fut mitigée : malgré un thème original, osé, et des matériaux d'expositions variés, j'aurais souhaité que cette exposition très pop soit plus synthétique, ramassée et ne s'attarde pas autant sur certains univers (contextes des pays et oeuvres de culture classique ou populaire), le côté fouillis donnant un peu l'impression d'une fête foraine ou d'un cirque ambulant avec son musée des curiosités. 

Un moyen aurait peut être été de présenter une première salle avec les axes de l'exposition et des codes couleurs pour le passage dans les divers univers...

A noter que les panneaux étaient parfois un peu hauts pour les personnes à besoins particuliers (vue en baisse ou PMR) et leur positions ou lisibilité laissait parfois à désirer. Mais c'est une question récurrente des expositions.

Complément : le Hors Série - Connaissance des Arts, est un document complémentaire et au final indispensable à qui voudrait obtenir des clés sur cette exposition.

Il met en lumière l'association de Julien Rousseau, conservateur des collections asiatiques du Quai Branly, concepteur de l'exposition, et de Julien de Mesnildot, spécialiste de cinéma, révélant un axe cinéma important (et malheureusement non inséré dans le titre de l'exposition), la figure moderne des fantômes d'Asie ayant été vivifiées par ledit cinéma.